Il y a certaines verités qui font mal [Arwenne/Kazan]

Peu de temps s’était écoulé depuis le leçon de magie de noire de la serdaiggle.
Pensive, les mains croisée dans le dos, elle marchait avec son assurance habituelle, ne se souciant guère des premiers années qui s’écartaient sur son passage, chuchotant, le regard craintif. Elle savait quelle réputation elle portait, mais cela, elle l’avait elle même décidé. Elle aimait le respect qu’elle imposait par sa simple présence. Elle s’amusait même à penser que ce troupeau de brebis égarées reconnaissait en elle le prédateur… Mais ce n’était point autour de ces plaisantes réflexions, que son attention était portée.
Il lui fallait prendre des nouvelles à propos de l'entrevue qu'avait certainement eut Hadès avec... Voldemort.
Elle s’arrêta au niveau d’une fenêtre et son regard se perdit dans l’horizon, quand un mouvement attira son regard. En contre-bas, s’évadait "discrétement" le professeur de divination.
Lasse, elle le suivit un instant du regard. Celui-ci lui causait bien du soucis. Elle ne pouvait surveiller continuellement sa relation avec Yuuki, qui semblait empirer de jour en jour.
Qui plus est, il faudrait être aveugle, voir mort, pour ne pas se douter que ce pirate usait de substances déconseillées, ainsi qu’il éprouvait quelques sentiments pour la jeune Yuuki.
Quel étrangeté que le cœur et ses penchants amoureux…
Quoi qu’il en soit, il lui fallait confirmer ses soupçons à propos de ses… habitudes, ainsi que le mettre en garde contre la situation réelle de la jeune Fujiwara. Elle ne voyait pas d’autres moyens pour atténuer les choses.
Mais tout d’abord, et comme l’occasion se présentait, l’enquête !

L’air de rien, elle se promena sans hâte vers la salle de divination, histoire de ne pas éveiller les soupçons des autres élèves. Une fois arrivée, elle découvrit la porte fermée, qu’elle déverrouilla aisément. C'était une vieille serrure sur laquelle elle ne laisserait aucune trace de son passage.

Silencieusement, l’intrus qu'elle était pénétra dans la pièce et referma la porte. Elle prit tout de même la peine de mettre de l’eau sur le feu puis entreprit ses fouilles. Ces dernières furent concluante, malgré que armoires et tiroirs étaient nombreux a être verrouillés, et que peut de temps ne lui avait été accordé.

En effet, elle entendit bientôt les bottes du corsaire arriver nonchalamment. Aussi, elle se servit du thé, et prépara même une tasse à son hôte, installé sur les cousins, devant la table basse.
La confrontation aller débuter.

Arwenne soupira face à l’entrée de son hôte, consternée.

- ARWINEEEEEETTE ♥

Quand cessera-t’il de m’appeler ainsi ?
De son calme froid, elle déposa sa tasse sur la table pendant qu’il claquait la porte d’un coup de pied mal ajusté. Et puis, comme elle s’y attendait, il se dirigea vers elle avec cet élan qui traduisait un seul danger : câlin.
Mais cette fois il n’en serait pas ainsi. Les muscles de la serdaigle étaient près à agir. Elle ne se laisserait pas avoir, encore moins en l’absence d’un quelconque…public.
Mais à sa grande surprise, qu’elle ne témoigna que par un légers haussement de sourcil, il se stoppa.
Mystérieusement,comme lorsque l’on va dévoiler un secret à quelqu’un, un secret des plus précieux, il s’agita dans tout sens.
Presque soulagée, et ne portant que peu d’importance au pauvre fou de pirate qu’il était, elle se reservit une tasse de ses geste mesuré et précis. Quelle folie traversait donc encore son esprit tordu ?
Du coin de l’œil, elle l’observa s’armer d’une assiette et secouer sa chemise au dessus avec une joie innocente. Parfois, elle avait l’impression de voir Yuuki, sauf qu’il ne s’excitait pas pour les mêmes… sujets.
Elle détourna son attention vers les herbes noires qui tombaient paresseusement sur le sol, et partiellement dans l’assiette.
Un légers froncement de sourcils marqua son incompréhension, et elle tourna donc son regard curieux vers le corsaire qui soudain, hurla à la mort.

Maladroitement, il se dandina vers son invité qui s’était invitée seule, pour s’affaisser en face d’elle et boire avec désespoir le thé qu’elle avait servit à son attention. Arwenne retint un nouveau soupire, elle venait d’échapper à un Kazan sur ses genoux.
Comme si rien ne s’était passé, elle bu encore une gorgée, habitué à l’animal.

- Poussière de feu. Thé rouge apprécié des sorciers possédant une baguette de chêne rouge, un phénix, ou même un patronus lié à l'habitat du désert. Parfumé au jasmin pour atténuer le côté épicé. Et celui-ci possède un étrange gout de grand chêne du nord. Le genre d'arbre qui se plait dans notre foret interdite.

Fin connaisseur… Elle dégusta à nouveau une gorgée de son thé parfaitement infusé, sereine. Soudain, le corsaire sembla lui offrir une attention neuve.

- Qu'est-ce qui me vaut le plaisir de ta visite ?

Quel plaisir en effet…

- ... Ne ... Ne me dis pas que tu trompes... Cirhcé ... A-Avec Hadès ?!

Arwenne cru qu’elle allait s’étouffer avec son thé. Comment pouvait-il envisager une telle chose ?! Elle se racla la gorges et reprit contenance.

- Je craint que ce ne soit par des raisons aussi… Bref. Une autre tasse ?

Sans vraiment poser la question, elle le reservie, et quand elle eut reposé la théière, elle aborda le sujet qui l’avait poussé à pénétrer ses murs.

- C’est à propos de Yuuki, Yuuki Fujiwara.

Calmement, elle but une nouvelle gorgée.

- Je vois bien que vous êtes proche, l’un de l’autre. Je ne suis pas aveugle, et je vois bien comment vous la regardez, professeur. Mais il faut que vous sachiez une chose, qui restera, bien entendu, entre nous.

Elle leva sur lui son œil impartiale, et pesa chacun de ses mots.

-Yuuki est l’héritière d’une puissante famille sur ses terres, et elle a pour devoir de leur obéir.

Elle inspira, posa sa tasse et soupira.

- Yuuki est déjà promise, Kazan. Elle se mariera une fois ses études achevées, quoi qu’il arrive.

Et puis, elle plongea son regard dure dans celui de son interlocuteur. Il fallait qu’il le comprenne, avant que plus de dégâts soient faits.

Kazan prit eut une expression étonnement sérieuse, prouvant par là, certainement, que le choc avait été dure.

- Tu souhaiterais que je la laisse. Que je l'ignore, que je l'évite. N'est-ce pas ?

Arwenne détourna son regard, dégustant son thé, laissant le temps au pirate d’avaler le morceau. La serdaigle savait pertinemment que quoi que fasse le pirate, rien ne pourrait empêcher Yuuki de venir le voir, mais il fallait absolument que ça ne dépasse pas les bornes, et que le professeur MadDamon soit au courant de l’avenir de la jeune gryffondor. Qui sait de quoi il aurait été capable en l’apprenant à la dernière seconde ? Qui sait ce qu’il fera désormais… Mais Arwenne sentait que c’était la meilleure chose à faire, ne pas le laisser fonder trop d’espoirs…
Elle jeta un coup d’œil discret à son interlocuteur. Elle avait été soudainement prise de pitié pour cet homme étrange. Les sentiments de ce dernier étaient pures, à n’en pas douter. Elle avait l’impression de le priver de l’unique source de lumière qui lui donnait le gout de vivre…
Elle détourna alors le regard, sirotant toujours sa préparation.
Qu’il l’évite et la laisse ? Non, impossible…
Alors qu’elle allait s’exprimer, le professeur repris la parole, se redressant.

- Qui est l'heureux élu ?

M.MadDamon, il ne s’agit pas là de quelque chose qu’un duel pourrait régler… Arwenne pouvait sentir que les muscles du prétendant s’était raidis un peu plus, si cela était possible, et la lueur farouche qui illuminait son regard ne la rassura point.

Elle inspira profondément, consciente qu’elle allait un peu plus attiser sa colère.

- Vous n’êtes pas en droit de le savoir.

Et c’était vrai. Personne à part les deux familles respectives n'était au courant (et encore, uniquement quelques rares membres), ainsi que quelques membres de son clan.

Elle pris le temps de boire une nouvelle gorgée, plongeant son regard aussi tranchant qu’un fil de rasoir dans ceux de Kazan d’un air de défi. Les secrets étaient bien gardés chez elle.

Kazan semblait perdu à milles lieux de là, sans faire le moindre de mouvement. Arwenne respecta son silence. Son regard était vide, et celui de la serdaigle, impartiale et froid. Les vérités sont souvent dures à avaler.
Qu’elle souffrance devait-elle lui imposer… Elle s’imaginait que ce devait être tel que si on la privait à tout jamais de toucher un sabre, quelle perte atroce. Sauf que là il s’agissait d’un être humain…
Mais son visage n’exprima pas pour autant de la compassion. Ainsi cela devait-être. Actuellement, elle ne faisait que le ménager et lui rendre service. Si sa relation devait aller plus loin avec Yuuki, c’était la vie du professeur qui rentrait en jeux, ainsi que l’avenir de la Gryffondor, et celui d’Arwenne qui plus est. Elle ne pouvait se permettre une telle bavure.

Le pirate pris le temps de soupirer, pour évacuer certainement un peu de tension, et revenir à lui-même. Puis, l’air pensif, il bu un peu de thé, et repris la parole.

- Sera-t-elle heureuse au moins ?

La guerrière esquissa un sourire. Comme c’était noble de poser cette question. Mais dans ce genre d’arrangement familiaux, il n’était pas question de bonheur pour la mariée, mais de devoir, et d’honneur.
Elle hésita à lui dire que, bien sûre, il en serait ainsi, peut être pour diminuer sa peine… Mais honnêteté était plutôt du ressort d’Arwenne, il fallait être réaliste, et elle ne priverait pas le pirate de cela. Après tout, elle était là pour cela, la vérité.
Elle songea rapidement à la vie de la jeune Fujiwara, et honora son courage et sa dévotion en silence. Elle était l’ainé de la famille du côté féminin, elle ne pouvait s’écarter du chemin que l’on avait tracé pour elle. Et elle le savait. Son bonheur?

- Cela n’a aucune importance.

Arwenne acheva sa dernière tasse de thé.

- Mais si cela peut vous rassurer, elle connaît son destin depuis son plus jeune âge, et ne se détournera pas de ses responsabilités.

Ses responsabilités… Elle allait en avoir.
Arwenne repensa à la différence de caractère qu’il y avait entre la Yuuki du Japon, fille de la puissante et respectée famille des Fujiwara, et la joyeuse gryffondor de Poudlard. Deux personnalités tellement différentes…

- Je ne vous demande pas de la délaisser professeur. Gardez juste vos distances avec elle. N’allez pas plus loin qu'une innocente amitié.

Leur vie en dépendait.
Arwenne avait déjà un mal de chien à tenir à l’écart les regards du Japon sur la jeune fille, à convaincre son clan que sa seule présence suffisait à la sécurité de la gryffondor, et que Kazan n’était en rien un danger. S’ils faisaient une enquête approfondit sur le corsaire, elle pourrait dire adieu aux hautes sphères de son clan, ainsi qu’au professeur…
C’était la seule chose qu’elle redoutait à leur propos, qu’on place un autre garde à son insu, et qu’il découvre quel genre de personnes côtoyait la fiancée…
Malheureusement, Yuuki n’était pas le genre de personne que l’on pouvait mettre en cage. Tellement insouciante…
Ils jouaient tous là à un jeu bien dangereux.

Beaucoup de choses devaient se bousculer dans la tête du corsaire.
Arwenne l’observa longuement. Son expression lui rappelait certaines de ses "aventures"…
Elle s'autorisa à prendre une profonde inspiration. Ce genre d'entrevues ne s'étaient pas toujours finie par un simple serrement de main compréhensif. Et elle espérait ne pas avoir à finir de petites réunions autrement qu'"amicalement" avec Kazan.
Ne devait-elle pas, d'ailleurs, avoir des nouvelles de son clan ce soir?
Son regard balaya la salle. La pièce était désordonnée à souhait, peu éclairée et embaumée de multiples odeurs plus ou moins reconnaissable, à un point que c’en était très désagréable. Comment pouvait-on se plaire dans un tel endroit ?
Finalement, un mouvement du pirate ramena l’attention de la serdaigle à ce dernier. Il était toujours en vie en fin de compte…
Elle posa à nouveau son regard neutre sur lui, qui semblait reprendre de la contenance. Elle espéra ne plus avoir à passer ce genre d’entrevue avec son professeur de divination. Dans le cas contraire, ce serait bien mauvais signe…

- Bien. Ce sera tout ?

Elle esquissa presque un légers sourire. En effet, elle n’avait plus rien à ajouter, pour le moment. Elle n’avait donc plus rien à faire ici. Il était temps de prendre congés.
Aussi, elle se redressa délicatement, pris le temps de détendre ses muscles et ajouta :

- Pour l’instant, oui.

Son regard gris acier resta encore un instant plongé dans celui de MadDamon, puis se détourna en direction de la porte.
Elle évita soigneusement coussins et autres objets disposés sur son chemin jusqu’à son objectif.
Enfin, Arwenne fit grincé la porte, adressa un dernier regard lourd de sous-entendu à Kazan, et le laissa seul.